Sculpteur actif entre la fin du IIe siècle et le IIIe siècle
Autel
Ce retable témoigne avec force de l'implantation des sanctuaires consacrés au dieu Mithra (les mithraea) dans les agglomérations secondaires. Pons Saravi (Sarrebourg) était une place économique moyenne, mais son emplacement sur l'une des grandes voies de communication antiques qui allait vers Argentorate (Strasbourg) où stationnait la VIIIe légion explique sans doute la présence d'un mithraeum dans cette ville.
Matière : grès
Date : fin du IIe siècle – IIIe siècle
Lieu de découverte : Sarrebourg (au pied du « Maxberg »)
Date de découverte : 1895
N° d'inventaire : 2010.0.304

À découvrir en salle 9
 
 
Dans la hiérarchie initiatique, le myste (l'initié) passait par un stade intitulé miles (le soldat), particularité du rituel qui permet de mieux comprendre l'attrait des légionnaires pour ce culte. Mithra est un dieu jeune, vigoureux et triomphant qui pratique la tauroctonie (sacrifice d'un taureau) dans une grotte, comme le représente la partie centrale du retable de Sarrebourg. On y découvre Mithra égorgeant un taureau dont le sang s'écoule sur le sol pour revigorer la terre et la fertiliser.
De part et d'autre de la divinité, figurent deux adolescents, les porteurs de torche ou « dadophores », cautès et cautopatès. Ils personnifient l'un le soleil ascendant, l'autre le soleil descendant. Le dieu Sol qui apparaît sur l'un des montants du relief est là lui aussi pour accentuer le caractère solaire de Mithra. Représentés ensemble, main dans la main, Mithra et Sol scellent un pacte d'amitié. La frise supérieure énumère quelques divinités traditionnelles du panthéon classique (Jupiter, Mercure, Bacchus, etc.), tandis que l'on découvre Mithra décochant une flèche en direction d'un rocher pour en faire jaillir une source.
Dieu de la lumière et de la création, favorisant la lutte du bien contre le mal, Mithra assure aussi à ses initiés l'immortalité de l'âme. Avec l'eau bénéfique, le sang qui revigore et l'image du banquet sacrificiel dans lequel on partage le pain et le vin, on comprend mieux pourquoi les premiers chrétiens se sont farouchement opposés à ce culte. L'hypothèse qu'ils ont pu détruire vers 395 le centre mithriaque de Sarrebourg reste plausible. Mithra devait faire ombrage au Christ, alors qu'en 380 ap. J.-C., Théodose venait d'élever le christianisme au rang de religion officielle.
Sculpteur actif entre la fin du IIe siècle et le IIIe siècle
Autel
Ce retable témoigne avec force de l'implantation des sanctuaires consacrés au dieu Mithra (les mithraea) dans les agglomérations secondaires. Pons Saravi (Sarrebourg) était une place économique moyenne, mais son emplacement sur l'une des grandes voies de communication antiques qui allait vers Argentorate (Strasbourg) où stationnait la VIIIe légion explique sans doute la présence d'un mithraeum dans cette ville.
Matière : grès
Date : fin du IIe siècle – IIIe siècle
Lieu de découverte : Sarrebourg (au pied du « Maxberg »)
Date de découverte : 1895
N° d'inventaire : 2010.0.304

À découvrir en salle 9
 
 
Dans la hiérarchie initiatique, le myste (l'initié) passait par un stade intitulé miles (le soldat), particularité du rituel qui permet de mieux comprendre l'attrait des légionnaires pour ce culte. Mithra est un dieu jeune, vigoureux et triomphant qui pratique la tauroctonie (sacrifice d'un taureau) dans une grotte, comme le représente la partie centrale du retable de Sarrebourg. On y découvre Mithra égorgeant un taureau dont le sang s'écoule sur le sol pour revigorer la terre et la fertiliser.
De part et d'autre de la divinité, figurent deux adolescents, les porteurs de torche ou « dadophores », cautès et cautopatès. Ils personnifient l'un le soleil ascendant, l'autre le soleil descendant. Le dieu Sol qui apparaît sur l'un des montants du relief est là lui aussi pour accentuer le caractère solaire de Mithra. Représentés ensemble, main dans la main, Mithra et Sol scellent un pacte d'amitié. La frise supérieure énumère quelques divinités traditionnelles du panthéon classique (Jupiter, Mercure, Bacchus, etc.), tandis que l'on découvre Mithra décochant une flèche en direction d'un rocher pour en faire jaillir une source.
Dieu de la lumière et de la création, favorisant la lutte du bien contre le mal, Mithra assure aussi à ses initiés l'immortalité de l'âme. Avec l'eau bénéfique, le sang qui revigore et l'image du banquet sacrificiel dans lequel on partage le pain et le vin, on comprend mieux pourquoi les premiers chrétiens se sont farouchement opposés à ce culte. L'hypothèse qu'ils ont pu détruire vers 395 le centre mithriaque de Sarrebourg reste plausible. Mithra devait faire ombrage au Christ, alors qu'en 380 ap. J.-C., Théodose venait d'élever le christianisme au rang de religion officielle.