Cette mosaïque datée du IIe ou IIIe siècle a été découverte à Metz, place Coislin, et décorait probablement le sol d'une maison, ou son vestibule.



Cette mosaïque aux gladiateurs constitue pour nous un précieux témoignage archéologique de l'adhésion et de l'engouement des « Gallo-Romains » pour les loisirs issus de la culture romaine, alors largement partagés. Les thermes, le théâtre ou encore les courses de char en sont d'autres exemples.

L'oeuvre présentée dans cette salle est constituée de quatre panneaux, telles des vignettes, et met en scène 4 personnages.

La première et la troisième scènes représentent des combattants de type rétiaire. Nous y reconnaissons de façon plus ou moins évidente le manche d'un trident, un poignard et un filet (Ret) dont le but est d'emprisonner l'adversaire. Il n'est protégé que par son épaulière, un brassard (Manica) et une jambière (Ocrea).
 
La jambière
Le poignard
L'épaulière et le brassard
 
Le trident
Le filet

Les deux autres gladiateurs sont des secutores, plus lourdement armés et moins mobiles. Le secutor faisant face au second rétiaire laisse entrevoir un glaive et un bouclier (2e vignette). Son bras et sa jambe sont protégés. Le quatrième combattant porte quant à lui un lourd casque de métal à crête lisse.
 
Le glaive et le bouclier
Les protections de jambes et l'affaissement du sol sous le poids du gladiateur
Le casque à crête rouge

Ces deux catégories de combattants antagonistes ont peut-être pu s'affronter lors d'un combat sur la piste sablonneuse de l'arène de Divodurum Mediomatricorum, nom antique de la cité de Metz. Nous savons en effet que la ville possédait l'un des plus grands amphithéâtres de la Gaule romaine avec ses 25 000 à 30 000 places.

Ses vestiges ont été recouverts de longue date. Ils se situent au niveau de l'actuel quartier de l'Amphithéâtre, derrière la gare de Metz.
 
Par ailleurs, les lettres latines témoignent de l'existence de ces hommes. Nous pouvons déchiffrer le surnom (cognomen) du troisième personnage, Sen[il]ianus ou Sen[in]ianus, par exemple.

Nous pouvons aussi supposer que la renommée des gladiateurs locaux en faisait des figures suffisamment appréciées pour que les habitants souhaitent les faire représenter chez eux.

Il manque cependant un protagoniste clef dans ces jeux, généralement offerts à la population : l'arbitre. Au nombre de deux, ils ont pour rôle de garantir le respect des règles et ont la capacité de pouvoir faire cesser le combat. Il faut aussi imaginer la présence potentielle de musiciens venant rythmer les moments forts du spectacle.
 
Le Musée de La Cour d'Or possède aussi dans ses réserves des fragments de poteries en terre cuite moulées sur lesquelles des gladiateurs sont représentés. En effet, leur popularité fait que l'imagerie relative à la gladiature se décline sur un ensemble de supports décoratifs et d'objets du quotidien.

Un second amphithéâtre de surface moindre et plus tardif a été édifié en bordure de l'enceinte de l'Antiquité tardive. Il est encore perceptible de nos jours dans la topographie de la ville. En effet, c'est la présence de cet édifice qui a donné sa forme courbe à la rue Sainte-Marie au centre-ville.