Sculpteur actif entre le IIe et le IIIe siècle
Colonne de Merten ou Cavalier à l'anguipède
La colonne de Merten est une oeuvre phare du musée. Certes, il ne s'agit pas d'une pièce unique puisqu'elle fait partie d'un corpus riche et varié, mais son aspect monumental la place au rang des très belles sculptures mises au jour en Gaule de l'Est. À elle seule, elle réunit des éléments de la mythologie grecque, du panthéon romain et de la tradition celtique.
Matière : grès
Taille : H. 1200 ; D. 71
Lieu de découverte : Merten (Moselle)
Date de découverte : 1878
N° d'inventaire : 2012.0.126

À découvrir dans la salle 8

Cette colonne monumentale est la superposition de cinq parties. Une pierre à quatre dieux sert de base à l'ensemble : Hercule, Apollon, Junon et Minerve y figurent. Ensuite, un tambour à niches présente les divinités de la semaine. L'inscription IOM (Iovi Optimus Maximus, c'est à dire : « À Jupiter très bon et très grand ») permet d'identifier le cavalier sur le dernier élément. Il s'agit d'un fût décoré d'un chapiteau orné d'allégories des saisons qui supporte le groupe sculpté. Il représente donc Jupiter terrassant un anguipède, monstre mi-homme mi-serpent qui dans la tradition grecque appartient à la race des géants. La gigantomachie relate cet épisode au cours duquel Porphyrion meurt foudroyé par Zeus-Jupiter. Par assimilation, ce géant incarne les barbares que l'empereur romain, sous les traits du cavalier, doit soumettre. La découverte de colonnes près du limes (la route frontalière) semble appuyer cette hypothèse.

Toutefois, le rapprochement de Jupiter avec Taranis, dieu celte également maître de la foudre et des phénomènes naturels, peut être avancé. De plus, certains groupes sculptés (Obernburgam-Main, Bavière) montrent un Jupiter qui ne brandit ni un foudre, ni une lance, mais une roue, l'attribut du dieu celte.

Notons que plusieurs colonnes ont été retrouvées en zone rurale, dans un contexte d'habitat privé, de hameaux ou de fermes agricoles. Cet élément géographique semble primordial puisqu'il permet d'envisager le cavalier sous un autre jour, toujours protecteur à l'évidence, mais beaucoup plus axé sur les travaux du quotidien. Ainsi, ce Jupiter-Taranis qui déchaîne les orages devait aussi jouer un rôle majeur dans les croyances populaires gallo-romaines liées à la fertilité du sol.
L'iconographie des colonnes de Jupiter suppose plusieurs interprétations. Avec une forte concentration de cavaliers à l'anguipède dans la vallée moyenne du Rhin, non loin du limes, il est raisonnable de penser que c'est un Jupiter martial, adversaire de la barbarie, qui s'est imposé auprès des légionnaires.


Les trois éléments de la colonne de Merten présentés dans le parcours permanent, Musée de La Cour d'Or - Eurométropole de Metz
Sculpteur actif entre le IIe et le IIIe siècle
Colonne de Merten ou Cavalier à l'anguipède
La colonne de Merten est une oeuvre phare du musée. Certes, il ne s'agit pas d'une pièce unique puisqu'elle fait partie d'un corpus riche et varié, mais son aspect monumental la place au rang des très belles sculptures mises au jour en Gaule de l'Est. À elle seule, elle réunit des éléments de la mythologie grecque, du panthéon romain et de la tradition celtique.
Matière : grès
Taille : H. 1200 ; D. 71
Lieu de découverte : Merten (Moselle)
Date de découverte : 1878
N° d'inventaire : 2012.0.126

À découvrir dans la salle 8

Cette colonne monumentale est la superposition de cinq parties. Une pierre à quatre dieux sert de base à l'ensemble : Hercule, Apollon, Junon et Minerve y figurent. Ensuite, un tambour à niches présente les divinités de la semaine. L'inscription IOM (Iovi Optimus Maximus, c'est à dire : « À Jupiter très bon et très grand ») permet d'identifier le cavalier sur le dernier élément. Il s'agit d'un fût décoré d'un chapiteau orné d'allégories des saisons qui supporte le groupe sculpté. Il représente donc Jupiter terrassant un anguipède, monstre mi-homme mi-serpent qui dans la tradition grecque appartient à la race des géants. La gigantomachie relate cet épisode au cours duquel Porphyrion meurt foudroyé par Zeus-Jupiter. Par assimilation, ce géant incarne les barbares que l'empereur romain, sous les traits du cavalier, doit soumettre. La découverte de colonnes près du limes (la route frontalière) semble appuyer cette hypothèse.

Toutefois, le rapprochement de Jupiter avec Taranis, dieu celte également maître de la foudre et des phénomènes naturels, peut être avancé. De plus, certains groupes sculptés (Obernburgam-Main, Bavière) montrent un Jupiter qui ne brandit ni un foudre, ni une lance, mais une roue, l'attribut du dieu celte.

Notons que plusieurs colonnes ont été retrouvées en zone rurale, dans un contexte d'habitat privé, de hameaux ou de fermes agricoles. Cet élément géographique semble primordial puisqu'il permet d'envisager le cavalier sous un autre jour, toujours protecteur à l'évidence, mais beaucoup plus axé sur les travaux du quotidien. Ainsi, ce Jupiter-Taranis qui déchaîne les orages devait aussi jouer un rôle majeur dans les croyances populaires gallo-romaines liées à la fertilité du sol.
L'iconographie des colonnes de Jupiter suppose plusieurs interprétations. Avec une forte concentration de cavaliers à l'anguipède dans la vallée moyenne du Rhin, non loin du limes, il est raisonnable de penser que c'est un Jupiter martial, adversaire de la barbarie, qui s'est imposé auprès des légionnaires.


Les trois éléments de la colonne de Merten présentés dans le parcours permanent, Musée de La Cour d'Or - Eurométropole de Metz