Gustave MOREAU (Paris, 1826 – Paris, 1898)
Huile sur toile
Gustave Moreau propose une lecture symboliste et universelle du mythe d'Œdipe. Celui-ci est d'abord l'homme avançant sur le chemin de la vie, Le Voyageur selon le titre donné par le peintre à son oeuvre. Les références à l'Antiquité grecque s'effacent, malgré la présence du Sphinx, monstre mythologique connu pour sa cruauté.
Date : 1888
Matière : huile sur toile
Taille : 124 x 93 cm
Acquisition : don de François de Curel, 1925
N° d'inventaire : 222
À découvrir en salle 44
Trônant majestueusement au centre sur un promontoire rocheux, il s'apprête à soumettre Œdipe à l'épreuve de l'énigme. Les corps des précédentes victimes qui n'ont pas su répondre et n'ont pas pu poursuivre leur route jonchent le sol à droite, dévorés par ce monstre mi-femme, mi-lion posté aux portes de la ville de Thèbes. Les longs cheveux blonds du Sphinx, la magnifique couronne qu'il porte et ses larges ailes blanches déployées invitent à voir en lui une image de la femme fatale, thème particulièrement populaire dans la seconde moitié du XIX
e siècle. Les attributs des victimes - la couronne, le bouclier, la lyre - symbolisent leurs statuts de roi, de guerrier, de poète et ont amené le critique Robert de Montesquiou (1855-1921) à interpréter en 1906 le tableau de Moreau comme une image de l'Égalité devant la mort.